Vous pourriez penser que votre vie en ligne est sans importance. Mais vos clics, vos flux et vos chargements nécessitent de vraies machines et une véritable consommation d'énergie. Serveurs, câbles et centres de données consomment actuellement d'énormes quantités d'électricité et d'eau.

Regardez les chiffres : le secteur produit désormais des émissions comparables à celles de l’aviation et a consommé environ 460 TWh d’électricité en 2022. La croissance du nombre d’appareils et de serveurs est forte, et les besoins énergétiques ont augmenté d’environ 701 TP3T entre 2013 et 2020.

Cette section ancre le sujet dans des faits.Vous découvrirez comment vos actions quotidiennes sont liées à la fabrication, au transport, à l'exploitation et à la fin de vie des systèmes. Nous cartographierons les appareils, les réseaux et les centres de données afin que vous puissiez évaluer l'échelle réelle sans exagération.

Attendez-vous à un guide clair et fondé sur des données. Cela permet de déterminer où trouver des rapports fiables et où des recherches supplémentaires sont nécessaires. À la fin de ce document, vous comprendrez pourquoi le changement est essentiel pour atteindre les objectifs climatiques et pour mettre en œuvre des mesures concrètes en faveur du développement durable.

Pourquoi vos clics ne sont pas neutres en carbone : comprendre l’impact environnemental numérique aujourd’hui

Chaque clic que vous effectuez appuie sur des machines, des centrales électriques et des systèmes de refroidissement que vous ne voyez jamais. Le secteur représente désormais environ 3,7 à 41 TP3T des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et cette part augmente à mesure que de nouveaux appareils et serveurs sont mis en service.

Les centres de données ont consommé environ 460 TWh d'électricité en 2022. Certains chercheurs prévoient que cette consommation pourrait dépasser les 1 050 TWh d'ici 2026 si la croissance se poursuit. L'Amérique du Nord a quasiment doublé sa capacité de centres de données, passant de 2 688 MW fin 2022 à 5 341 MW fin 2023.

Cette échelle compte. Des milliards d'appareils et des dizaines de millions de serveurs transforment vos actions les plus simples en une réelle consommation d'énergie et d'eau. Le refroidissement, la qualité de l'électricité et la composition du réseau électrique local contribuent à l'empreinte carbone et hydrique invisible sur votre facture.

Points clés à retenir :

• L'usage personnel prend de l'ampleur : les petits comportements se traduisent par des systèmes globaux et des émissions mesurables.
• L'électricité et l'eau sont des intrants essentiels : les choix en matière de refroidissement et d'énergie ont un impact sur les communautés et les émissions de carbone.
• Des lacunes existent dans les données : de meilleures informations et des recherches indépendantes sont essentielles pour planifier des réductions réalistes.

De l'empreinte à la tendance : que disent les données sur l'impact environnemental numérique ?

Les chiffres et les tendances permettent de visualiser les zones où la pression s'accentue. Les parts de marché mondiales indiquent que le secteur est responsable aujourd'hui d'environ 3,7 à 41 000 milliards de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre. Des rapports fiables font également état d'une croissance rapide de la consommation d'électricité et des besoins en ressources.

Quelle est sa taille et d'où vient-elle ?

• Les appareils et la fabrication représentent une part importante de l'empreinte écologique ; par exemple, la production de smartphones peut représenter environ 751 TP3T de l'empreinte écologique totale d'un téléphone.
• Les réseaux transportent presque tout — 991 TP3T de trafic intercontinental utilisent des câbles sous-marins — tandis que le streaming vidéo représente environ 541 TP3T de trafic et près de 801 TP3T de bande passante.
• Les centres de données ont consommé environ 460 TWh en 2022 et pourraient atteindre environ 1 050 TWh d’ici 2026 dans certains scénarios.

Pressions actuelles : Les réseaux électriques sont confrontés à une demande croissante due à la mise en service de nouveaux centres de données et installations. L'eau constitue également une contrainte locale ; les besoins en refroidissement mettent à rude épreuve les ressources dans certaines régions. L'extraction minière et la fabrication en amont contribuent à la pollution et à l'empreinte écologique des ressources tout au long des chaînes d'approvisionnement.

Et ensuite ? L'adoption rapide de l'IA et l'augmentation de la taille des modèles d'entraînement accroissent la densité énergétique et les besoins en traitement. L'infrastructure va se développer rapidement et les planificateurs de systèmes devront trouver un équilibre entre les gains d'efficacité et la consommation toujours croissante.

Les appareils d'abord : fabrication, matériaux et déchets électroniques invisibles

L'impact environnemental le plus important des téléphones et des ordinateurs portables se produit avant même que vous ne les allumez. La fabrication d'un smartphone est responsable d'environ 751 TP3T de son empreinte carbone. Les smartphones contiennent plus de 70 matériaux et une cinquantaine de métaux, et environ 621 TP3T d'entre eux sont remplacés alors qu'ils fonctionnent encore.

Les ordinateurs portables racontent une histoire similaire. Leur fabrication et leur transport peuvent générer entre 160 et 480 kg d'équivalent CO2 et nécessitent près de 600 kg de matériaux. Les terminaux — vos appareils — représentent une part importante des émissions du secteur.

Carbone incorporé et matières premières dans les téléphones et les ordinateurs portables

L'extraction, la production des composants et le transport concentrent le carbone, l'eau et la pollution bien avant que la consommation d'énergie quotidienne ne commence. Le recyclage ne récupère qu'une fraction des métaux rares ; les choix effectués dès le début du cycle de vie des matières premières sont donc essentiels.

Pourquoi prolonger la durée de vie des appareils et les remettre à neuf est important

Réparer une batterie, remplacer un écran ou choisir un modèle reconditionné permet de réduire les déchets et le besoin en matières premières. Les fabricants qui publient la liste des matériaux utilisés et leurs politiques de réparation facilitent le choix d'options respectueuses de l'environnement.

• Achetez en tenant compte du support technique et de la disponibilité des pièces détachées.
• Privilégiez les réparations et les échanges au remplacement prématuré.
• Incitez les marques à plus de transparence quant aux matériaux et aux ressources utilisés.

L'internet physique : câbles sous-marins, réseaux et les kilomètres cachés parcourus par vos données

Les liaisons sous-marines en fibre optique sont les autoroutes cachées qui transportent la quasi-totalité des données intercontinentales. Près de 991 TP3T de communications transfrontalières transitent par voie sous-marine, et non par satellite. Ce long trajet engendre une consommation d'énergie et des coûts supplémentaires non négligeables pour chaque transfert.

L'infrastructure des câbles sous-marins et sa part des émissions

Les systèmes de câbles transportent des volumes considérables, et leur cycle de vie est important. L'ADEME attribue environ 281 TP3T d'émissions liées au réseau à l'infrastructure câblée si l'on prend en compte la fabrication, les navires poseurs et les stations d'atterrissage.

Énergie des données en transit et logistique d'un monde « virtuel »

Les données peuvent parcourir des milliers de kilomètres ; un courriel peut parcourir en moyenne environ 15 000 km pour atteindre une boîte de réception hébergée. Les navires qui posent et entretiennent les câbles consomment d’importantes quantités de carburant, et les installations à terre requièrent de l’électricité et de l’eau pour leur fonctionnement.

• Longueur et redondance du trajet : Les trajets plus longs et les itinéraires de secours augmentent la consommation.
• Trafic et latence : Les besoins en bande passante et les choix d'interconnexion déterminent le cheminement des paquets.
• Leviers pratiques : Une mise en cache plus intelligente, moins de transferts inutiles et une distribution de contenu efficace réduisent l'empreinte de transit.

En ajustant les paramètres de synchronisation, la qualité de chargement et la conception du réseau, vous pouvez réduire la puissance et l'énergie nécessaires à votre utilisation et contribuer à aligner les réseaux sur les objectifs climatiques et environnementaux.

Centres de données et modèles d'IA : l'électricité, l'eau et le matériel derrière l'intelligence

Les charges de travail modernes de l'IA poussent les centres de données vers de nouveaux régimes de densité énergétique, de consommation d'eau et de renouvellement du matériel. Vous verrez comment l'entraînement et l'inférence permettent de moduler la production d'électricité et ce que cela implique pour les réseaux électriques, l'approvisionnement en eau et les chaînes d'approvisionnement.

Effets de la demande d'électricité sur le réseau

L'entraînement de grands modèles consomme énormément d'énergie. Par exemple, l'entraînement d'un modèle de l'échelle de GPT-3 a consommé environ 1 287 MWh et produit environ 552 tonnes de CO2. Une requête ChatGPT peut consommer environ cinq fois plus d'électricité qu'une recherche simple.

Risques liés à l'eau et au refroidissement

Le refroidissement peut consommer environ 2 litres d'eau par kWh. Dans les régions où l'eau est rare, cela exerce une pression considérable sur les ressources municipales et les écosystèmes locaux.

Matériel, fabrication et mise à l'échelle

Les GPU et les racks spécialisés augmentent l'encombrement avant même de permettre les calculs. Les livraisons de GPU ont atteint environ 3,85 millions d'unités en 2023, ce qui a engendré des coûts supplémentaires en matière de matériaux, de logistique et d'émissions liées à leur incorporation.

• Densité de puissance : Les clusters d'entraînement d'IA peuvent être 7 à 8 fois plus denses que les charges de travail moyennes.
• Stabilité du réseau : Les opérateurs continuent de recourir à des groupes électrogènes diesel de secours lors des pics de consommation, ce qui augmente les émissions à court terme.
• Leviers d'efficacité : Une meilleure planification, la réutilisation de la chaleur et un approvisionnement plus propre permettent de réduire la consommation énergétique globale.

Streaming, recherche et usage quotidien : comment nos comportements se traduisent en émissions

Les petites habitudes finissent par s'accumuler. La diffusion en continu en HD ou 4K, l'activation de la lecture automatique ou l'envoi de nombreuses pièces jointes volumineuses augmentent la charge sur les réseaux et les centres de données. Cette charge supplémentaire se traduit par une consommation d'électricité et des émissions plus élevées tout au long de la chaîne.

La domination de la bande passante vidéo et ses conséquences sur le carbone

La vidéo représente environ 541 TP3T du trafic internet mondial et près de 801 TP3T de bande passante utilisée. On estime que le streaming produit environ 300 Mt de CO2 par an dans le monde.

Pourquoi c'est important : Des débits binaires et une résolution plus élevés nécessitent une puissance de traitement et une consommation d'énergie accrues de la part des réseaux et des baies. Les grands centres de données peuvent consommer autant d'électricité qu'une ville de 50 000 habitants.

Petites habitudes, grands chiffres : requêtes, courriels et efficacité du contenu

Une seule requête ChatGPT peut consommer environ cinq fois plus d'électricité qu'une simple recherche web. Au Royaume-Uni, envoyer un courriel de moins par adulte et par jour permettrait d'éviter l'émission de plus de 16 433 tonnes de CO2 par an.

• Choisissez une résolution inférieure lorsque c'est possible.
• Désactivez la lecture automatique et la synchronisation automatique.
• Concevez un contenu avec des images plus légères et moins de redirections pour réduire le temps de chargement.

Emporter: Modifiez vos paramètres et vos habitudes pour réduire votre empreinte carbone personnelle. Lorsque les entreprises adoptent ces paramètres par défaut, de petits changements peuvent avoir un impact significatif sur le climat.

Du problème au progrès : les données pour les ODD, la gouvernance numérique et la durabilité concrète

Quand on peut mesurer l'utilisation des ressources, on peut la gérer. Combler les lacunes mondiales en matière de données — l’ONU note que 681 000 indicateurs des ODD liés à l’environnement manquent de données — est la première étape vers des politiques plus intelligentes et de meilleurs résultats en matière de développement.

Combler les lacunes pour orienter l'action

De meilleures données mondiales et des mesures locales vous permettent de cibler les réductions de consommation d'énergie et d'eau, de suivre les émissions de gaz à effet de serre et d'orienter les investissements là où ils réduisent le plus rapidement l'empreinte environnementale.

Gouvernance et coopération

Des instances comme le Forum sur la gouvernance de l'Internet (FGI), l'UIT, le PNUE, la CNUCED et l'OMM harmonisent les normes, les rapports et les procédures d'achat. Des initiatives telles que la Feuille de route des Nations Unies pour la coopération numérique et l'Action numérique verte de l'UIT promeuvent des règles coordonnées pour accélérer le changement.

Des décisions commerciales qui fonctionnent

Les équipes peuvent adopter une approche numérique responsable : rationaliser leurs ressources, réduire les contenus dupliqués et adapter la taille de leur infrastructure. L’utilisation d’indicateurs de cycle de vie, d’accords de niveau de service (SLA) respectueux du climat et d’une gestion responsable de l’eau permet de concrétiser le développement durable.

• Prioriser les réductions à fort impact.
• Investissez dans la mesure et la recherche pour orienter vos choix.
• Rejoignez les cadres de transparence et les accords de partage de données pour déployer les solutions à plus grande échelle.

Pour des conseils pratiques et des outils partagés sur les données et l'environnement, consultez le données et environnement ressource.

Conclusion

Ce rapport se termine par des mesures claires et pratiques que vous pouvez prendre pour réduire les déchets et les émissions liés à votre utilisation des technologies.

Vous connaissez désormais les principaux leviers : Déchets liés à la fabrication, consommation de flux de données et cycles de vie rapides des modèles. Il convient de privilégier l’allongement de la durée de vie des appareils, la réduction des chargements inutiles et des flux à haut débit, et d’exiger des fournisseurs des données transparentes sur la formation et le déploiement.

Les petits gestes font la différence. Réduisez votre consommation, choisissez du matériel reconditionné et privilégiez les contenus économes en énergie pour diminuer votre empreinte carbone et limiter vos émissions de gaz à effet de serre. Incitez vos équipes à mesurer la consommation de ressources et à l'intégrer aux processus d'achat et de conception.

Utilisez ce rapport comme une liste de contrôle : priorisez les actions à fort rendement, exigez de meilleures données et harmonisez les incitations afin que vos choix réduisent le gaspillage et renforcent la résilience face aux changements climatiques.